Le mot antirasciste du jeudi de la rentrée

7 septembre 2023

 

SUD éduc, le syndicat de lutte

Aujourd'hui dans le mot du Jeudi:

- Abaya : une rentrée stigmatisante et humiliante

- RIS remplaçant·es (1er degré) 12 septembre, 18h à Angers

- Changement climatique : brasser de l'air ne suffira pas

- Flyer de propagande gouvernementale

- Pacte : à SUD, on préfère le pavé à la brique !

- Bernard est un enfoiré

Interdiction de l'abayaUne rentrée stigmatisante et humiliante

Il nous manque des enseignant·es, des technicien·nes, des infirmièr·es, des assistant·es sociales, des CPE… Attal nous parle de l’abaya. C’est un nouvel écran de fumée qui vise à flatter l’électorat réactionnaire et à masquer ses insuffisances. Nous ne sommes pas dupes. SUD éducation 49 dénonce une note de service raciste et islamophobe.

Alors que le nouveau ministre de l'Éducation nationale a fait du bien-être des élèves à l'école un objectif prioritaire, l'une de ses premières notes de service pointe directement du doigt les élèves musulman·es ou supposé·es musulman·es et proscrit les « tenues de type abaya ou qamis », considérant que ces vêtements « manifeste[nt] ostensiblement en milieu scolaire une appartenance religieuse ».Ces tenues n'étant nullement définies, c'est l'arbitraire qui va prévaloir et, tandis que ce sont les chef·fes d'établissement qui statueront pour savoir si telle ou telle robe longue doitou non être considérée comme une abaya, ce sont bien les AED qui seront en première ligne pour mener cette tâche impossible.
Au lieu d’œuvrer à la diminution  des inégalités et au lendemain de l’assassinat du jeune Nahel – qui nous a aussi  rappelé les violences quotidiennes que nos élèves peuvent subir –, le gouvernement relance un nouveau débat autour de l'élargissement de la loi de 2004, visant l'interdiction de l'abaya  et  du qamis. Les politiques qui organisent le manque de moyens, de financement et de personnel s’accompagnent de politiques racistes qui portent un regard de suspicion sur nos élèves.

Nous souhaitons alerter sur la manière dont les principes de laïcité sont appliqués dans nos établissements et les excès qui peuvent en découler, notamment aujourd'hui. Ces débats incessants sont représentatifs du climat actuel dans toute la société française : les jeunesses populaires racisées ne sont jamais écoutées , ni même accompagnées ; elles sont une fois encore suspectées de « tester la République ». Nous souhaitons rappeler qu’il s’agit d’adolescent·es et qu'on ne peut politiser toutes formes de remise en question du cadre scolaire de leur part.On imagine déjà les situations ubuesques que cette note de service va générer et les humiliations islamophobes et sexistes quotidiennes qu'elle permet de cautionner. Une nouvelle fois, ce sont les élèves musulman·es ou supposé·es musulman·es qui vont en faire les frais et, en premier lieu, les jeunes filles musulmanes ou supposées musulmanes qui auront à se justifier des vêtements qu'elles portent.

Faire du port d'un certain type de vêtement une marque de prosélytisme est un dangereux dévoiement de la laïcité et SUD éducation dénonce cette note de service qui stigmatise une partie de la population en raison de sa confession réelle ou supposée.RIS spéciale Remplaçant·es

Ah, bah y'a qu'à les maltraiter

Oui, les conditions de travail se dégradent pour tous les personnels de l’éducation (sauf peut-être les chef·fes…). Les remplaçant·es du 1er degré ne sont pas épargné·es : ordres et contre-ordres, affectations ubuesques, missions sans formation adéquate, temps de trajets délirants avec son véhicule personnel, absence de budget pour s’équiper en matériel pédagogique, droit à la déconnexion bafoué, flicage de plus en plus fréquent, déploiement de l’application « Andjaro », administration qui nous prend pour des pions et déforme nos droits, disponibilité qui s’apparente à de l’astreinte...Si tu es remplaçant·e, s’il y a des problèmes de remplacement dans ton école, alors viens à la Réunion d’Information Syndicale organisée par SUD éducation 49 le mardi 12 septembre à 18h à la Bourse du Travail d’Angers.

Nous y aborderons les droits des personnels, les conditions de travail et l’impact du manque de remplaçant·es sur la fonction de remplaçant·e, sur le fonctionnement des écoles, sur la santé des personnels de l’éducation nationale.

Cette RIS sera suivie d’un goûter-apéro convivial.

Vous pouvez nous prévenir de votre participation par simple mail à contact@sudeducation49.org

Changement climatique

Ah, bah y'a la canicule

Bon, il fait chaud alors notre vénéré disruptif a décidé de prendre le problème à bras le corps en brassant de l’air comme il sait bien faire.

Onest un peu habitué aux mesures médiatiques destinées à verdir la politique éducative sans être réellement appliquées dans les écoles et les établissements scolaires. C’était le cas des annonces de l’ancien ministre de l’Éducation nationale du 23 juin dernier, qui prévoyaient par exemple la mise en place d’un référentiel de compétences relatif à la transition écologique publié dès la rentrée 2023 et dont on n’a pas entendu parler depuis. A moins qu’il s’agisse de savoir planter des arbres en 6ème…

Mais revenons à notre président de l’éducation nationale qui a promis de prendre 500 millions d’euros parmi les 2 milliards du « Fonds vert » pour rénover le bâti scolaire.Les collectivités territoriales, qui ont la charge des bâtiments scolaires, sont déjà impliquées dans le programme EduRénov pour la rénovation thermique du bâti scolaire. Alors que ce programme doté de 2 milliards d’euros prévoit de rénover 10 000 écoles et établissements scolaires sur les 59 500 du territoire d'ici 2027, le président annonce qu’avec ces 500 millions ce seront au moins 40 000 écoles qui seront rénovées. Il s’agirait donc de rénover 4 fois plus de bâtiments scolaires avec 4 fois moins d’argent, soit 12 500€ par école. Ah bah, y a un problème !SUD éducation revendique une politique ambitieuse pour la justice sociale et environnementale et porte des propositions pour un plan de reconversion écologique de l’Éducation nationale qui améliore les conditions d’études, de vie et de travail des classes populaires.

Pour aller plus loinLa brochure climat avec un panda : c’est par làLe communiqué fédérale : il est làCanicules : Que faire en cas de forte chaleur dans les écoles et les établissements ? : Lire les conseils de SUD éducation ici

Vous avez dit prosélytisme ?Ah, bah y'a qu'à faire de la pubLes diret·rices et les chef·fes d’établissement ont été sommé·es d’imprimer et de faire distribuer aux parent·es d’élèves de jolis flyers vantant la politique du gouvernement. Alors d’un côté on légifère pour interdire un vêtement sous couvert de « prosélitisme », mais de l’autre le gouvernement n’a aucune honte à vouloir utiliser les agent·es de l’éduction nationale pour faire un gros coup de com’ et essayer de vendre aux parent·es d’élèves un discours dont les agent·es ne sont pas dupes ! Nous ne sommes pas des suppots du gouvernement ! Refusons de diffuser la propagande macroniste !Diffusons plutôt l’idée d’une société plus juste, plus égalitaire, plus accueillante. Diffusons l’idée d’une école émancipatrice ! Une autre école, une autre société !

 

Le pacte, c'est tout cacaAh, bah y'a qu'à refuser


On ne va pas réécrire tout l’argumentaire contre le Pacte proposé par le ministère : c’est l’arnaque !

Dernière information reçue en date : si vous signez le pacte (genre, pour gagner un peu mieux votre vie), et que, pour une raison ou une autre (au hasard, arrêt de travail à cause des conditions de travail, pas d’inscrit·es aux « vacances apprenantes », etc.), et bien hop, plus de brique ! Donc plus de rénumération (en prime hein, faut pas déconner !). Et le mieux dans tout ça, c’est que vous devrez rembourser ce que vous avez touché, même si vous avez fait une partie des heures !

C’est pas beau la vie ?Merci qui ?Merci Macron !

À SUD, on préfère les pavés plutôt que les briques !

Beernnnnnnaaaarrrdddd !!!Ah, bah y'a qu'à donner des sous !Bernard, dans sa mansuétude extrême, a annoncé faire un don de 10 Millions d’euros aux Restos du Coeur. Il a été accueilli en grandes pompes au ministère, et ça a dû coûter quelques milliers d’euros supplémentaires aux contribuables !!Remettons un peu les choses dans leur contexte, et redescendons sur Terre. Quel joli écran de fumée (à nouveau), au lieu d’une politique qui agit contre les inégalités sociales et contre la pauvreté, on se retrouve avec des bourgeois·es qui se félicitent que les milliardaires jettent des miettes aux associations caritatives, comme l’aristocrate qui donne à manger au canard dans la fontaine de son parc…Pour vraiment comprendre de quoi il retourne quand on parle de 10 Millions d’euros pour Bernaaarrrdd , quelques chiffres qui permettent de relativiser :- 10 millions pour Bernard Arnault, c’est environ 0,005 % de sa fortune (selon FranceInfo, avec les données de Forbes et Challenges) ;- Entre 2022 et 2023, la fortune de Bernard et sa famille a augmenté de 54 milliards d’euros, cela veut dire qu’il lui faut environ 98 minutes pour gagner les 10 millions d’euros qu’il a jeté aux Restos du Coeur (Chiffres Challenges).Bien sûr, ces estimations ne prennent en compte que les possessions et actifs connu·es !Et un petit graphique, qui représente la fortune de la famille Arnault et son évolution sur la dernière décennie (source Forbes):

2017… Tiens tiens, mais ne serait-ce pas l’arrivée de Macron « et son monde » au pouvoir en France ?

2020… Mais que s’est-il passé en 2020 ?! Ah oui ! Le COVID, le confinement…

2022 ?? Ah mais oui, l’inflation c’est vrai, la crise énergétique et la guerre en Ukraine !

Bref, c’est la crise !

Alors, quand en manif’ on chante « C’est eux les voleurs », on est dans le vrai !

 

AGENDA SUD ÉDUCATION 49 :

- 12 SEPTEMBRE : Réunion d’Information Syndicale sur les Remplacements dans le 1er degré à la Bourse du Travail (Place Imbach à Angers)

- 19 SEPTEMBRE : Réunion d’Information Syndicale Droits des PE dans le 1er degré à la Bourse du Travail (Place Imbach à Angers)

- 21 SEPTEMBRE : AG journée des adhérent·es de SUD éducation

SUD éduc 49

Guillaume « Groncheux », Esther « Bio, ça marche bien», Anatole Strapontin « maître Je(u)di », co-bureaucrates du jeudi