interdiction de l’abbaya : une rentrée stigmatisante

Il nous manque des enseignant·es, des technicien·nes, des infirmièr·es, des assistant·es sociales, des CPE… Attal nous parle de l’abaya. C’est un nouvel écran de fumée qui vise à flatter l’électorat réactionnaire et à masquer ses insuffisances. Nous ne sommes pas dupes. SUD éducation 49 dénonce une note de service raciste et islamophobe.Alors que le nouveau ministre de l'Éducation nationale a fait du bien-être des élèves à l'école un objectif prioritaire, l'une de ses premières notes de service pointe directement du doigt les élèves musulman·es ou supposé·es musulman·es et proscrit les « tenues de type abaya ou qamis », considérant que ces vêtements « manifeste[nt] ostensiblement en milieu scolaire une appartenance religieuse ».Ces tenues n'étant nullement définies, c'est l'arbitraire qui va prévaloir et, tandis que ce sont les chef·fes d'établissement qui statueront pour savoir si telle ou telle robe longue doit ou non être considérée comme une abaya, ce sont bien les AED qui seront en première ligne pour mener cette tâche impossible.Au lieu d’œuvrer à la diminution  des inégalités et au lendemain de l’assassinat du jeune Nahel – qui nous a aussi  rappelé les violences quotidiennes que nos élèves peuvent subir –, le gouvernement relance un nouveau débat autour de l'élargissement de la loi de 2004, visant l'interdiction de l'abaya  et  du qamis. Les politiques qui organisent le manque de moyens, de financement et de personnel s’accompagnent de politiques racistes qui portent un regard de suspicion sur nos élèves.Nous souhaitons alerter sur la manière dont les principes de laïcité sont appliqués dans nos établissements et les excès qui peuvent en découler, notamment aujourd'hui. Ces débats incessants sont représentatifs du climat actuel dans toute la société française : les jeunesses populaires racisées ne sont jamais écoutées , ni même accompagnées ; elles sont une fois encore suspectées de « tester la République ». Nous souhaitons rappeler qu’il s’agit d’adolescent·es et qu'on ne peut politiser toutes formes de remise en question du cadre scolaire de leur part.On imagine déjà les situations ubuesques que cette note de service va générer et les humiliations islamophobes et sexistes quotidiennes qu'elle permet de cautionner. Une nouvelle fois, ce sont les élèves musulman·es ou supposé·es musulman·es qui vont en faire les frais et, en premier lieu, les jeunes filles musulmanes ou supposées musulmanes qui auront à se justifier des vêtements qu'elles portent.Faire du port d'un certain type de vêtement une marque de prosélytisme est un dangereux dévoiement de la laïcité et SUD éducation dénonce cette note de service qui stigmatise une partie de la population en raison de sa confession réelle ou supposée.