LE CHOC DES SAVOIRS : COMMENT DÉTRUIRE L’ÉCOLE DE LA PRIMAIRE AU LYCÉE 

Depuis plusieurs semaines, les enseignant·es et les parents tentent de créer une dynamique pour dénoncer la réforme dite du « Choc des savoirs ».

Si bien souvent l’angle choisi lors de ces mobilisations est celui des groupes de niveau, cette réforme est en réalité bien plus mortifère pour l’école et touche l’ensemble des élèves dès l'école et jusqu'aux lycées.

Faire plus avec moins !

Loin de résoudre le soi-disant problème de l'hétérogénéité des classes, cette réforme met en lumière un problème bien plus grave : la surpopulation des classes. Pour SUD éducation 49, l’hétérogénéité dans les classes est source de richesses et d'apprentissages. Les enseignant·e·s se retrouvent en grande difficulté devant le nombre croissant d'élèves par classe pour leur accorder l'attention et le soutien dont ils et elles ont besoin pour réussir. Les effectifs surchargés des classes dégradent les échanges collectifs, fondamentaux pour une co-construction des savoirs.

De plus, les moyens nécessaires pour la mise en place des groupes de niveaux auront un impact sur les heures d'enseignement de toutes les autres disciplines. Cela a déjà commencé l'an dernier avec la suppression de la technologie en 6ième !

Écoles: compétition avant tout !

Dans le premier degré, cette réforme nous fait sortir d'une logique de cycle, où les élèves avaient le temps d'assimiler les notions sur trois ans, pour nous plonger dans une logique annuelle, axée sur la compétition et la performance. La multiplication des évaluations nationales transforme l'éducation en une c ourse effrénée vers des objectifs à court terme, au détriment du développement global des élèves. L'évaluationite aiguë du ministère, couplée à la labellisation des manuels scolaires, transforment les enseignant·es du premier degré en simples éxécutant·es, niant leur professionnalisme. La réussite aux évaluations nationales et autres enquêtes PISA deviennent le seul objectif, au détriment de tous les apprentissages, de la construction d'un esprit critique et de l'émancipation des élèves.

La fabrique de chair à patrons !

Les groupes de niveau au collège et l’obligation d’avoir le brevet pour entrer au lycée ne sont que les conséquences des réformes du lycée et du lycée pro déjà mises en place précédemment. En poussant à la spécialisation précoce dès le lycée professionnel, cette réforme prépare en réalité le terrain pour une main-d'œuvre sous-qualifiée, dépourvue de la polyvalence et de la réflexion critique nécessaires à notre société en évolution constante.

De plus, la mise en place de classes de remise à niveau, présentées comme une solution dans le cadre de la réforme du choc des savoirs, ne fait que perpétuer l'exclusion et la ségrégation sociale à l'école.

La réforme de la voie professionnelle l'an dernier était la première pierre de cette destruction en règle de l'éducation en France : la volonté du gouvernement, dictée par le grand patronat, est maintenant claire. Leur unique objectif est de mettre en échec les jeunes issu·es des milieux populaires et les pousser vers les filières d'apprentissage, offrant une main d’œuvre quasi gratuite aux entreprises.

SUD éducation 49 a toujours défendu une voie professionnelle à visée émancipatrice, ou les enseignements généraux ont toute leur place.

Des services partagés pour tout le monde !

Il est également crucial de mettre en lumière les impacts concrets de cette réforme sur le terrain. Pour répondre aux exigences d'enseignement en « barrette », les enseignant·e·s de maths et français se verront contraint·e·s d'enseigner dans plusieurs établissements, épuisant leurs ressources et leur énergie. La prétendue limite de 15 élèves faibles par classe n'est qu'une illusion, et va reléguer les élèves en difficulté à un soutien insuffisant et ineffica ce.

Handicap : pas vu, pas pris !

Et que dire de la place réservée aux élèves en situation de handicap dans cette réforme ? Une fois de plus, ils et elles seront relégué·e·s au second plan, condamné·e·s à lutter dans des classes surchargées, sans les ressources ni le soutien nécessaires à leur épanouissement.

Et le privé se frotte les mains !

En favorisant le développement du privé dans l'enseignement supérieur, et par la promotion de l'apprentissage, cette réforme détourne les fonds publics vers des intérêts privés, fragilisant encore davantage notre service public d'éducation.

L'entreprise fait intrusion partout !

En collège, avec des dispositifs tels que « Ecl'or », les entreprises sont invitées dans les collèges pour faire leur promotion. Ces intrusions se font sur le temps scolaire, avec parfois jusqu'à 20h d'enseignement en moins dans l'année, au bénéfice de grands groupes industriels polluants comme Lactalis par exemple.

Dans les écoles, nous ne comptons plus les pseudo partenariats et autres activités « offertes » par de grandes entreprises. Pour SUD éducation 49, nous le crions haut et fort : l'école n'est pas une entreprise, l'éducation n'est pas une marchandise !

CETTE RÉFORME NE DOIT PAS S’APPLIQUER

Participons aux manifestations, aux réunions publiques, aux opérations collèges déserts…